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Articles

Affichage des articles du novembre, 2017

Certains ont disparu et d'autres sont tombés [Joel Lane]

.... L es quelques textes que j'ai lus parmi les 30 réunis par J ean- D aniel B rèque, essentiellement les quatre faisant " partie d'un cycle policier/fantastique, dont l'ensemble a été réuni dans Where Furnaces Burn , recueil couronné d'un World Fantasy Award", sont d'une intensité rare. Le genre d'histoire capable de refroidir la plus chaude des canicules, de vous voler quelque chose en en effaçant le souvenir mais pas le sentiment de perte.  J oel L ane y met en scène un inspecteur de police anonyme qui m'a rappelé le John Constantine de la série HELLBLAZER, surtout les histoires écrites par  W arren E llis ; mais en bien plus sombre & bouleversant chez L ane, qu'elles ne l'ont jamais été chez le personnage inventé par A lan M oore . .... Synchronicité jungienne s'il en est, j'ai reçu l'ouvrage [ Pour en savoir + ] en question le 25 novembre et en ai commencé la lecture le soir même, laquelle m'a amené aux

Les Jardins de la Lune [Steven Erikson]

Couverture de Chris Moore …. T out en lisant Les Jardins de la Lune (Gardens of the Moon) dans la traduction de M arie- C hristine G amberini pour la collection fantasy des éditions Buchet/Chastel , et devant l’ampleur que semblait prendre ce roman dès les premiers chapitres, j’ai jeté un œil sur ce qui se disait de l’auteur & de son travail. Paru il y a plus de quinze ans déjà en français, je n’apprendrai donc sûrement rien à personne en disant que ce premier tome fait partie d’un très vaste univers littéraire, dont le cycle intitulé  Le Livre Malazéen des Glorieux Défunts , auquel appartient le présent roman, se compose de pas moins de 10 romans. Cycle qui se rattache à d’autres cycles, dont certains écrits par I an C . E sslemont. C’est donc à un projet particulièrement ambitieux auquel se sont attaqués les deux complices en jeux de rôles devenus également depuis romanciers.  Même à l’échelle de ce qui se fait souvent en fantasy , genre réputé pour ses cycles intermi

Injection [t2] Ellis/Shalvey/Bellaire

…. P arlant du tome précédent+ , j’avançais une théorie : les membres de l’ Unité des Contaminations Culturelles Croisées étaient les « spectres » d’importants personnages de la culture populaire britannique. Pour reprendre une terminologie inspirée des travaux de J acques D errida (ici Spectres de Marx ), d’ailleurs invité dans ce deuxième tome (ce qui tendrait donc à avaliser ma théorie) par W arren E llis & D eclan S halvey.  Ainsi avais-je apparié Maria Kilride au Pr. Quatermass , Simon Winters à James Bond (depuis j’ai lu que W arren E llis disait que le prochain James Bond devrait être incarné par l’acteur I driss E lba, CQFD ), et Vivek Headland – autour duquel tourne le présent volume de la série – à Sherlock Holmes . Le scénariste s’y permet d’ailleurs une allusion à l’affaire dite du « Rat géant de Sumatra », cité par A rthur C onan D oyle lui-même, au travers de l'élègant « phacochère cyclopéen de Sumatra ».   Robin Morel , archétype si j’ose dire du « dé

Violent Cases, une introduction par Alan Moore

.... A yant remis la main sur mon exemplaire de Violent Cases , du duo de rêve N eil G aiman & D ave M c K ean, je vous en propose l'introduction d' A lan M oore. Traduction de M ichel P agel pour les éditions Zenda . Comme pour les autres textes & préfaces de M oore que j'ai pu publier sur mon blog, l'idée est d'avoir une perspective sur son travail, au travers de ce qu'il dit de celui des autres. CQFD ! [-_ô] Autre intérêt non négligeable, cette introduction date de 1987, une époque pas très éloignée des débuts professionnels de l'auteur de Jerusalem ; et à partir de laquelle on pourra (peut-être ?) mesurer le chemin parcouru. .... Bref, trêve de bavardage, place au texte :   

Libération : Alan Moore

.... L e quotidien Libération dresse le portrait du dernier des magiciens de Northampton (à ma connaissance), et c'est aussi sur Ici, je suis ailleurs, happy hour pour tout le monde :

SHI t1 [Zidrou/Homs]

•••• E ntraîné d'entrée de jeu par la saisissante couverture de J osé H oms, et tenu en haleine par ses toutes aussi magnifiques planches, que j'ai lues d'une traite, je suis complétement passé à côté des nombreuses faiblesses du scénario. Lesquelles ne me sont apparues qu'au moment de réfléchir au billet critique que j'avais envie d'écrire sur ce premier album - intitulé Au commencement était la colère - d'une série annoncée en 4 tomes. Cela dit Zidrou , et c'est tout à son honneur de scénariste, n'est pas plus étranger à cette situation que son complice. Tout le talent de José Homs s'exprime dans cette case, onomatopée comprise C'est d'ailleurs à mes yeux un talent, que de réussir à faire oublier au lecteur que l'histoire qu'on lui propose repose sur des fondations aussi ténues. En très exactement deux pages et un coup de théâtre, ils ferrent celui qui voudra bien entamer la lecture de leur album pour ne plus jamais

Brilliant Trash : Tim Seeley & Priscilla Petraites

.... L e catalogue de l'éditeur étasunien AfterShock Comics , inauguré en avril 2015, s'épaissit doucement mais sûrement. Ce mois-ci est sortie une nouvelle série sous l'égide du prometteur scénariste T im S eeley, et de la dessinatrice P riscillia P etraites. S eeley, qui partage son temps entre projets personnels ( Hack/Slash , Revival ) et travail de commande ( G.I. Joe , Batman , ..), nous propose ici une bédé qui anticipe légèrement notre présent. À partir d'une extrapolation de certaines pratiques de l'industrie pharmaceutique que nous connaissons déjà, et du dévoiement du journalisme, par rapport aux propres attentes du scénariste en la matière, Brilliant Trash s'inscrit dans une société dystopique, dans laquelle S eeley transfuse des individus dotés de super-pouvoir. Individus sur lesquels sera amenée à enquêter la journaliste Kennedy Avis . Revers de la médaille ; à l'instar de nos sportifs dits de haut niveau contemporains, dépasser ses li

Alan Moore : 23360 nuits

.... À l'occasion de la 23360 ème nuit d' A lan M oore, je vous propose un entretien publié dans le numéro 584 du mensuel Le Magazine Littéraire , à l'occasion de la sortie du deuxième roman d'un des derniers magiciens du monde occidental :         Une manière de saluer le travail extraordinaire de cet  auteur, et de percer son code créatif.  [-_ô] _______________ Merci au Magazine littéraire et à A lexis B rocas, le traducteur du présent article.

GLOW*** (Ned Beauman/Catherine Richard-Mas)

…. E ntre savantes dissertations sur « la chimie du plaisir et les neurosciences sérieuses », géographie pour le moins exotique, syndrome hypernycthéméral (presque un super-pouvoir) , GLOW de N ed B eauman donne à lire un roman à la trame narrative particulièrement travaillée & captivante (jusqu’à la dernière ligne). Sorte de mariage de la carpe et du lapin en tant qu’elle prend place dans un contexte très farfelue et incroyable, lequel pourtant ne laisse jamais le lecteur lâcher prise. Un comble si j'ose dire, pour un roman où les « drogues récréatives » occupent une place à peine plus importante que les renards. .... Résumer ce roman lui enlèverait tout ce qui fait qu’il est ce qu’il est, un magnifique moment de lecture foisonnant, accessible de ce côté de la Manche grâce à la traduction au style éblouissant de C atherine R ichard- M as (pour les éditions Joëlle Losfeld ), un ticket pour un voyage inoubliable & insolite (vendu à moins de 5 euros - frais de port

Le Sympathisant [ Viet Thanh NGUYEN & Clément BAUDE]

Couverture d'Igor Khersonskyy ••• A lors que l'Histoire est d'ordinaire écrite par les vainqueurs, le cinéma américain - dont le poids sur l'imaginaire collectif occidental (voire au-delà) n'est plus à démontrer - s'en est pourtant chargé pour ce qu'on appelle communément « la guerre du Vietnam ». Apocalypse Now , qu'il a vu lorsqu'il avait 10 ou 11 ans, aura été pour V iet T hanh N guyen une sorte d'hapax existentiel. Juste retour des choses, l'auteur se charge de lui rendre - dans son roman - la monnaie de la colère que le film a alors suscité en lui. Expérience formelle autant que roman à l'intrigue captivante, Le Sympathisant épuise tous les genres, dont celui de l'espionnage, et parfois le lecteur (grâce à sa puissance d'évocation). Son style exigeant, rendu par la magnifique traduction de C lément B aude, y conjugue avec un bonheur rare une fluidité dont il difficile de s'extraire & une veine plus expérimen

The Rook*** par Daniel O'Malley & Charles Bonnot

  .... S 'appuyant sur un ingénieux dispositif, lequel permet en (grande) partie de masquer le didactisme inhérent à la découverte d'un nouveau biotope et de gérer un suspense bien venu, D aniel O ' M alley propose, grâce à la traduction de C harles B onnot, un roman de fantasy urbaine captivant & plein d'humour.  The Rook , « Au service surnaturel de sa Majesté », annonce la couleur si je puis dire, dès sa très réussie couverture (due à J eanne M utrel), et à son explicite sous-titre. Cela dit, loin d'en gâcher le contenu, ils ont été au contraire un appât plutôt convaincant. Entre la découverte des personnages, et les nombreuses & bizarres situations auxquels devra faire face Myfanwy Thomas , il ne devrait pas rester beaucoup de place à l'ennui pour un lecteur en quête d'un divertissement de qualité. ___________________ Mon verdict : Un roman à ne pas lire en diagonale, dont l'édition de poche - à un prix très abordable - propose

7 novembre

Affiche de Nina Vatolina (1941)