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Marshal Bass : Meurtres en famille

             Ce deuxième tome des aventures du marshal Bass, basées sur un personnage historique connu, a comme une forme de slapstick comportementaliste.
Une sorte d'épure qui évite la psychologie : les personnages sont d'abord, surtout et essentiellement des « actes » ; et le scénario est une succession de gags burlesques & violents, comme le cinéma américain en a produit du début du siècle précédent à son presque mitan.
Si j'ai plus apprécié ces « Meurtres en famille » que le précédent intitulé « Black & White » [Pour en savoir +], j'attendais tout autre chose d'un tel matériau de base conjugué par l'imaginaire de Darko Macan.
Kordey, malgré son rendement est au sommet de son art.
             Ce type de récit (dit comportementaliste donc), qui ne s'encombre pas de développer la psychologie de ses personnages au travers de « bulles de pensées » et de récitatifs introspectifs, nécessite un dessin qui fait la part belle au langage corporel ainsi qu'aux expressions des visages. Ce en quoi excelle Igor Kordey.  
Il est aussi à l'aise dans la mise en récit (l'importance du rythme est la pierre angulaire du burlesque slapstick), le cadrage (l'importance du hors-champ sur l'imagination du lecteur n'est plus à prouver), et est un maître lorsqu'il s'agit de dessiner des quasimodos héroïques et/ou pathétiques. Chez l'artiste croate la beauté est rare, et souvent éphémère.
Sauf lorsqu'il s'agit de ses propres planches, ici colorisées avec talent par le nouveau venu Nikola Vitković.
             En définitive si je n'attendais pas Darko Macan sur ce terrain, il inverse progressivement le léger désappointement que j'ai eu en lisant le premier album de cette série, d'autant que sa collaboration avec Igor Kordey fait des étincelles sur le versant artistique de l'entreprise.
En outre cet album fait preuve de tant de mauvais goût & d'humour noir (sic), qu'il en devient presque une pièce de collection à lui tout seul !
Pour être le plus complet possible, je précise que la traduction et le lettrage sont toujours l’œuvre de Fanny Thuillier, comme sur le précédent album de la série 


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