Accéder au contenu principal

The Omega Men (King/Bagenda/Fajardo Jr.)

Les très belles couvertures de Trevor Hutchison
       Formellement la maxi-série The Omega Men est porteuse d’une ambiance à nulle autre pareille. Choisir d’utiliser une mise en page de type « gaufrier », sur un nombre aussi important de planches, est une belle idée tant la démarche est atypique ; même si on frise pour le coup un peu l’overdose lors des premiers mois. 
Les dialogues sont aussi un des points forts de ces premiers numéros, du moins d’un point de vue (là aussi) formel : utilisation d’une langue extraterrestre (et qui nous est incompréhensible), les hésitations, les répétitions, etc. Tout cela donne une impression de spontanéité assez bluffant. 

Pour le fond, ou les explications, on repassera on patientera …
En effet, Tom King - le scénariste - semble avoir décidé de baser son scénario sur le mystère, en appliquant la fameuse règle dite du « Show ! Don’t tell ! » de manière la plus radicale qui soit. Au risque de perdre ses lecteurs en route ; ou à défaut de me perdre.

L’arrivée au 4ème numéro de Toby Cypress aux dessins, en remplacement de Barnaby Bagenda qui en avait assuré jusqu’alors la direction, est aussi l’occasion de fournir un peu plus d’explications. Et la rupture est brutale, puisque Tom King inverse la règle susdite tout en bouleversant les mises en page. Les planches utilisent alors- majoritairement – des cases panoramiques, entrecoupées de pleines pages.
Était-ce un choix dès la conception de la série ? 
Ou une concession éditoriale dictée par des demandes de lecteurs (aussi perdus que je l’étais) ?
Difficile à dire, mais en plus d’être un peu plus faible graphiquement (malgré la colorisation que Romulo Fajardo Jr. assure depuis le 1er numéro), le changement de braquet donne à mouliner beaucoup (trop) de texte d’un coup.
En tout état de cause, ce choix – bien que bancal – éclaire cependant notre lanterne, à défaut des motivations des uns et des autres.
Chaque numéro se termine par une citation du philosophe William James
       Ouvrir un livre ou une bande dessinée, c’est accéder à tout un univers « portatif », et avoir la possibilité de s’y immerger plus ou moins facilement. The Omega Men est une bédé exigeante, mais je ne peux pas dire que son univers ne soit ni dépaysant ni très attirant. 
Appréhender le monde à travers l’imaginaire de quelqu’un d’autre est une expérience qui peut – de mon point de vue – nous apporter une compréhension nouvelle du monde, fusse au travers d’un univers imaginaire. Lequel, pour le coup, n'est pas non plus complètement coupé de notre réalité puisqu'il traite de politique, de religion, de liberté ..... et de terrorisme.

Quand en plus d’un scénario intrigant les auteurs s’attellent à en soigner le formalisme de la narration, je dis banco

(À suivre …)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d